THOMAS HUS ARCHITECTE | Extension et réhabilitation du Tribunal Judiciaire – Libourne – France

Extension et réhabilitation du Tribunal Judiciaire – Libourne – France

FICHE TECHNIQUE

MAITRE D’OUVRAGE

Ministère de la Justice
Département immobilier de Bordeaux

MAITRISE D’ŒUVRE

Thomas Hus Architecte, Architecte mandataire
Verdi Bâtiment Sud Ouest, BET TCE
Emacoustic, BET acoustique

ENTREPRISES

Cazenave (VRD – Désamiantage – Démolitions – Gros Œuvre)

Allyre (Charpente – Couverture)

Legendre et Lureau (Menuiseries extérieures – Menuiseries bois)

Santerne (Électricité)

Anvolia (CVC – Plomberie)

A2M (Serrurerie)

Menuiseries BARSE (Menuiseries Aluminium)

Segonzac (Platrerie – Faux-plafond)

Minos (Peinture – Revêtement sol souple)

Latour Carrelage (Revêtement de sol dur)

Thyssenkrupp (Ascenseur)

 

COUT TRAVAUX
2 650 000 euros HT
SURFACE PROJET
2850 m² SHON

 

Les objectifs de l’opération de réaménagement du tribunal de Libourne étaient de remettre aux normes les installations techniques qui le nécessitaient, de réaliser les travaux nécessaires pour l’accessibilité PMR, d’améliorer le niveau de sûreté du bâtiment, de réorganiser les locaux afin d’améliorer le fonctionnement des services, ainsi que d’améliorer la performance énergétique du bâtiment.

L’ensemble de ces thématiques a donc été traité dans le cadre du projet de réaménagement, mais dans les faits, l’objectif principal de l’opération de réaménagement, qui a également été la difficulté majeure, a été de trouver de la place dans une enveloppe existante déjà très contrainte.

En effet, en parallèle de la réflexion sur la réorganisation du tribunal, le projet a dû répondre aux besoins croissants de la juridiction en surface de bureaux induits par l’évolution des réformes et le regroupement des services. Le cahier des charges initial s’est donc étoffé et les ambitions de la programmation ont évolué alors que les études progressaient, complexifiant d’autant la résolution de l’équation.

La quasi totalité du bâtiment étant déjà occupé au début de l’opération, nous n’avions que peu de marge pour augmenter sa capacité à terme.

Toutes les approches envisageables ont alors été conjuguées :

– Une rationalisation des services et une optimisation de l’occupation des bureaux.

– La création d’une extension dans le jardin du tribunal afin de créer des surfaces supplémentaires.

– L’aménagement des combles du bâtiment en créant dans le volume sous toiture des espaces de bureaux, des locaux techniques et des locaux d’archivages.

L’un des points majeurs de l’opération, tant dans l’ampleur des travaux à engager que dans la complexité de l’intervention, a probablement été le renforcement de la structure du plancher des combles et in fine, de la charpente de la toiture. En effet, si le volume des combles apparaissait initialement comme une réserve foncière facilement appropriable lors des études de faisabilité, dans les faits la mise en œuvre a été beaucoup plus complexe. Le plancher de ce plateau n’avait pas la portance requise pour les nouveaux usages que l’on souhaitait lui attribuer, notamment pour accueillir des zones archives. Il a donc fallu renforcer intégralement les éléments structurels, en y associant des poutrelles métalliques et en reprenant les appuis sur les façades avec des sommiers béton. Ce n’est qu’à l’issue de ces travaux de reprises qu’il a alors été possible de justifier des structures du bâtiment en fonction des futures charges d’exploitation. Cette opération a notamment nécessité la démolition intégrale des volumes du 2e et 3e étages du bâtiment. À ce moment du chantier les plateaux sont complètement libérés, la charpente apparente, et l’imposante structure métallique mise en place permettait d’entrevoir l’importance des travaux engagés sur le bâtiment. Des interventions d’autant plus conséquentes, qu’une fois les démolitions réalisées, l’état de certaine partie de la charpente ont nécessité des renforcements complémentaires. Un déploiement de moyens et de technicité qui s’avère finalement confidentiel dans les espaces livrés. Une fois terminé, recloisonné, plus aucune perspective d’ensemble de ce volume ne permet de soupçonner l’ampleur de ce travail.

Dans notre approche du projet de réaménagement, nous avons cherché à fluidifier et à éclairer.

Fluidifier les circulations, afin que les déplacements dans les étages de bureaux se fassent facilement, simplifiant ainsi les échanges entre les différents services, et notamment avec ceux disposés dans le volume des combles, d’où l’élargissement des accès et la connexion directe de l’escalier sur la circulation des bureaux du R+3.

Une recherche permanente de l’éclairage naturel a également été portée. Cela a pu être obtenu pour l’ensemble des bureaux. C’est moins vrai pour les circulations, qui suivant les endroits, du fait de la rationalisation de l’aménagement, se retrouvent partiellement aveugles.

Chaque fois que nous avons pu le faire, nous avons essayé de valoriser des composantes du bâtiment existant. C’est valable pour un certain nombre de parquets, pour les fermes de charpentes laissées apparentes dans les bureaux du R+3, la majorité des corps de chauffe en fonte ou encore les cheminées conservées dans les bureaux. Ce que nous n’avons pas conservé, ce sont finalement les finitions désuètes des opérations d’aménagement précédentes qui parasitaient la valorisation du bâtiment originel. Notamment les toiles verre sur les murs, les revêtements coquilles d’œuf et les vieux linoléums reflétant une image datée des années 90. À cela ont été préférées des finitions plus neutres, basées sur des nuances de gris pour instaurer une atmosphère chaleureuse, et donner plus de place aux éléments anciens conservés.

Seuls quelques matériaux nouveaux caractérisent l’identité de l’opération de réaménagement, essentiellement au niveau des sols souples des circulations, des stratifiés des nouvelles portes, ainsi que les teintes couleurs assumées dans les circulations et certains bureaux.

La partie la plus contemporaine du projet est finalement le projet de l’extension, la seule entité neuve de l’opération. Celle-ci reprend les marqueurs du bâtiment existant, la pierre, le bois et le zinc, afin d’afficher son affiliation avec le lieu dans lequel elle s’inscrit. Pour autant, son écriture est singulière, affirmée. Nous avons souhaité qu’elle ait sa propre identité, une manière d’être lisible et facilement identifiable. Nous n’avons donc pas cherché le mimétisme, mais bien à venir en complémentarité du bâti existant comme une esthétique supplémentaire du tribunal.